Renée Aspe

Présentation par Garance Thouzelier

Renée Aspe est née à Toulouse en 1922.
Élève de l’École des Beaux-Arts de Toulouse de 1936 à 1939, sous l’enseignement d’Édouard Bouillières, elle monte ensuite à Paris où elle apprend aux côtés d’André Lhote. Elle devient décorateur agrée de la Ville de Paris en 1960.
Elle partage son temps entre Paris, Toulouse et Sète. Elle participe aux Salons des Artistes Méridionaux et expose régulièrement dans les galeries toulousaines, depuis 1945 jusqu’à sa disparition en 1969 : à la Galerie du Taur en 1960, 1963 et 1968, et à la Galerie Chappe en 1961 et 1967.
Le Musée des Augustins organise une exposition sur Renée Aspe en 1970, ainsi qu’une rétrospective en 1971.
Renée Aspe s’inspire de ses nombreux voyages en France et à l’étranger, au Maroc, au Mexique, en Allemagne, en Espagne, au Portugal et aux États-Unis (elle obtient le Prix de New-York), pour peindre des visages d’enfants, des scènes de rue, des paysages, des natures mortes ou encore des marines. Elle décrit également ses deux villes d’attache: Toulouse surtout avant 1960, et Sète.

Par sa vision personnelle des choses et des gens, elle s’attache à nous montrer les simples occupations de la vie quotidienne et leur cadre de vie, dans une exécution rapide aux couleurs franches, aux constructions solides et aux contours nets.
Un des thèmes de prédilection de Renée Aspe est la Méditerranée avec les ports remplis de bateaux, de barques de pêcheurs.
Elle parvient à trouver des accords harmonieux entre le sable des plages et les bleus de la mer et du ciel, et à traduire l’éclat des barques colorées craquant sous le soleil méridional.

À propos de ces œuvres, le critique d’art Maurice Becq en souligne la qualité : « Avec quelle sûreté elle galbe leurs courbes et quelles fécondes constructions elle tire de ces lignes et de ces architectures, variant les perspectives et les points de vue, créant combien de rythmes plastiques sur cet inépuisable thème, toujours et partout aussi vrai et aussi réel, mais poétisé par ces couleurs où tout s’affirme, plaît et charme avec autant d’accent que de profondeur. [...} Avec quelle vigueur de trait elle fixe et combien [...1 elle en exalte la lumière, la clarté. »

Dans ses natures mortes et ses portraits, Renée Aspe traduit sa tendresse un peu christique pour les êtres, dont émane une grâce sensible et vraie mais aussi pour les objets et en particulier les vieux objets : « Ces derniers, elle se plaisait autant à les collectionner amoureusement qu’à les évoquer dans sa peinture, soucieuse avant tout de traduire par l’agencement des formes et le jeu des couleurs leur secrète et irremplaçable magie. »
Et enfin, de ses voyages, Renée Aspe ramène des images typiques et folkloriques du pays et ces œuvres offrent au public un véritable album de voyages. Où qu’elle soit, ce sont les notations simples, directes et hautes en couleur, comme pour le Marché à Barcelone ou la Maternité mexicaine: «Ravissantes images du monde familier [...} (dépeintes dans) une palette vive où elle sait puiser avec une très grande habileté la couleur juste recréent avec simplicité un univers à la fois tendre et gai. [...J Pleines de fraîcheur, (c’est un) agréable voyage au pays de la couleur ».

Renée Aspe partage avec les peintres de la Réalité Poétique la conception de la peinture et de la vie. Elle laisse une œuvre authentique, sincère et spontanée. Elle traduit les choses simples de la vie, dans une exécution rapide que la technique de la gouache permet, un dessin assuré, une composition parfaite et une palette vive et franche.