L’Association

Écrits en partage

Objectifs de l’association

Hâte-toi,
Hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux,
de rébellion, de bienfaisance...
Essaime la poussière,
Nul ne décèlera votre union.

René Char
(Commune présence)

Cette phrase exergue sur la page d’accueil donne le but et le sens du site Internet créé par l’association Esprits Nomades et qui constitue sa principale raison d’être. Et le tableau introductif de Carlos Pradal est aussi emblématique de notre démarche : depuis 2001, le site propose aux internautes un vagabondage dans le monde de la musique, de la littérature et de la poésie, de la photo et de la peinture… et il rend hommage aux créateurs.

Ce site francophone est né de la volonté de transmettre des coups de cœur et des rencontres avec des artistes et des écrivains souvent mal connus à cause de la barrière des langues ou des modes critiques, mais qui sont toujours dans nos mémoires. Croisement des pays et des genres, métissages des sons et des couleurs, il répond aussi au désir de passage entre les cultures.

La ligne éditoriale de Esprits Nomades privilégie les publications originales, les découvertes ou redécouvertes d’artistes oubliés et d’œuvres fondatrices, les coups de cœur esthétiques, la cohérence et l’exigence de l’écriture et de l’expression…

Sous l’égide de Gil Pressnitzer, fondateur et rédacteur en chef et d’une équipe éditoriale, des textes originaux ont donné la couleur de ce site qui a acquis une audience certaine, d’environ 445 000 visites par an, et 810 000 pages lues… Le site Web Esprits Nomades s’enrichit chaque jour de nouvelles pages et des contributions inédites d’écrivains, de photographes, de plasticiens. Citons Michel Roquebert, Henry Lhong, et Yves Charnet, les photographes Michel Dieuzaide et François Canard. Marie Artemoff nous a permis de rendre hommage au peintre Georges Artemoff, Li Jinyuan et Benoît Vermander nous ont révélé la peinture chinoise. Des amis traducteurs, Jacques Ancet, Michel Aucouturier, Margit Molnar nous ont ouvert les fenêtres d’autres langues…

Au fil des années des thématiques particulières ont été traitées :
– la littérature du désastre avec des traductions inédites de Paul Celan, Nelly Sachs, Rose Ausländer, Else Lasker-Schüller, Christine Lavant, Ingeborg Bachman, Irme Kertesz…
– la littérature encore mal connue, hongroise ou tchèque, yiddish…
– une histoire de la peinture toulousaine au tournant des années soixante nous raconte Igon, Pistre, Marfaing, Schmidt, Thon… grâce au vécu de temoins essentiels (Denis Milhau, Henry Lhong, Michel Roquebert, Pierre Cadars, Robert Aribaut…)
– le site rend aussi hommage bien sûr à notre « parrain » Claude Nougaro et à tant d’autres.

Pour connaître le monde, il faut d’abord connaître son lopin de terre. La marque originale Esprits Nomades est riche des artistes de Midi-Pyrénées souvent ignorés, écrivains, peintres, photographes. Puis, il joue un rôle de passeur vers les cultures européennes ou extra-européennes… à vous d’en faire votre miel.

Quelques instants de concerts

Au fil du temps quelques images de concerts qui reviennent en mémoire...

Pourquoi vouloir mettre en cage tant d’oiseaux de musiques, de paroles, d’images, alors qu’ils sont sans doute partis vers des contrées plus chaudes ? Pourquoi cette suite de photos plus ou moins habiles, tant l’écoute passait avant l’archivage pour un demain lointain à l’époque ?

Peut-être parce que la mémoire de tous ces points d’eau nous rattache encore à la terre originelle, il en est sans doute ainsi avec les souvenirs des sources qui nous aurons baigné pendant près de trente ans dans la région toulousaine.

Dans différents lieux, dans bien des aventures, il y eut pain brisé et partagé entre vous et nous, entre nous et vous. Certains s’en souviennent sans doute encore, aussi remuons encore un instant, suspendu, ensemble ces braises, peut-être le feu pourra-t’il repartir haut et fort.

Il ne s’agit pas vraiment d’une histoire factuelle de la Salle Nougaro ou d’autres lieux,cela se veut intemporel, juste des nuées d’oiseaux de notes et de chaleur humaine. Au travers de quelques images des sons et des émotions se remettent à voltiger jusqu’aux cintres, papillons des nuits des scènes pris aux lumières de nos mémoires.

D’où vient cette histoire ?

Dans une époque alors bien enclose sur elle-même, repliée dans ses jardins secrets interdits aux passants, régnait comme mousse sur les toits une douce quiétude. Il fallait la secouer par les épaules en lui faisant don, parfois forcé, de musique ou de mots. Cela fut tenté, parfois réussi. Et dans ces belles utopies qui furent souvent tant de découvertes musicales pour la Région, bien des visages et des sons tournent ensemble, à jamais liés.

Pourquoi ceux-là et pas d’autres ?

Ce sont simplement ceux qui se bousculent dans nos mémoires, toute leur présence est encore suspendue aux rideaux des salles ou des murs d’exposition. Musiques du monde, chansons, jazz, musique classique, expositions furent nos combats quotidiens. Vous en retrouvez ici quelques échos.

Mais par-delà les mots, les notes, les tableaux, à nous donnés par quelques voleurs de feu (notre ami Claude Nougaro, Lluis Llach, Jacques Bertin, Angélique Ionatos, Subramaniam, Misia, Cesaria Evora, Richard Desjardins,...), ce sont toujours des visages, des gestes, des cris parfois, qui restent suspendus aux cintres, qui palpitent encore sous les projecteurs.

Ce sont des amis qui réapparaissent le temps d’une « goulée de souvenance », Certains sont partis, d’autres sont bien loin, la plupart encore rayonnants mais parfois ailleurs.

C’était à peine hier, et c’est toujours encore eux. De trente ans d’amitiés en musique, il reste ces passerelles jetées vers des artistes afin que vous puissiez aborder à leurs rives. Ce fut notre journée, notre sel ajouté au temps qui a glissé entre les doigts.

Ces acteurs privilégiés et toujours passionnés de cette histoire,laissent ainsi seulement des traces ardentes, afin de rallumer les lumières des musiques en partage, de musiques un jour partagées.

À vous qui fûtes peut-être des spectateurs à peine entr’aperçus, ces images pour vous retrouver d’abord à cette époque et vous redonner quelques éclats de ces moments jamais enfouis, toujours avec ce bruit de la mer immense dans nos coquillages intimes.

Comme de longs échos qui de loin se confondent. Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Baudelaire

Il paraît que la musique creuse le ciel, il nous plairait qu’elle comble aussi les hommes.

Gil Pressnitzer