Werner Bischof

Le photographe en quête de l’image absolue, l’homme foudroyé

N’oubliez jamais que je suis toujours à la recherche de la beauté. Werner Bischof.

Dans cette vie qui va être brisée par des destins funestes, d’abord celui de la guerre, qu’il voudra documenter pour l’état du monde après-guerre, et qui le fera sortir de sa trajectoire de photographe de studio porté par la recherche du beau et de la plastique de la lumière. Puis enfin dévastée par sa mort prématurée à 38 an. Il aura passé dans l’histoire de la photographie,comme une comète incandescente à la Rimbaud, un météore de beauté.
Entre sa naissance en 1916, et sa plongée dans le néant au fond d’un abîme au Pérou, avec son ami géographe, le 16 mai 1954, il aura traqué l’or du temps, même si ce temps lui fut avarement compté et que la photographie finit dans le ravin.
Werner Bishof après sa période sédentaire et toute entière tournée vers les recherches de formes et d’absolu dans le noir et blanc, la lumière et l’ombre, fut un baroudeur. L’un des premiers à rejoindre la célèbre agence Magnum, pour qui il allait faire d’innombrables reportages, comme s’il pressentait que le temps lui était compté. Insolemment beau, incroyablement doué, il devait être un défi au ciel, qui le punit très vite, car les dieux sont par essence jaloux.

« Werner Bischof pouvait être comparé à ses photos. Il était toujours harmonieux, avec mesure. Il était sensible, mais d’une façon virile. Ses photographies ont une tendance à l’absolu - une combinaison de beauté et de vérité : une pierre devenait un monde, un enfant était tous les enfants, une guerre, toutes les guerres» Ernst Haas.

Mais cette élégance, cette fluidité dans ses photos, son immense maîtrise technique, ne l’auront pas empêché de regarder en face le tragique de la vie et de nommer précisément les choses en réussissant à transmettre dans ses clichés tout le sens de la vie. Certaines de ses photos ont réussi même à ébranler le cœur du dollar, et suite à l’impact de son reportage sur la famine au Bihar en Inde, les États-Unis ont envoyé de l’aide alimentaire.
« Je crois que si les sénateurs américains voient ces images, ils ne discuteront pas longtemps pour livrer de la nourriture. » Ils le firent.
Ses photos sur l’après-guerre en Europe et au Japon, si elles n’ont pas desserré l’étau de la guerre froide, ont au moins saisi les consciences sur les désastres de la misère, des orphelins, des pauvres. Il a su faire hurler les ruines.

Beaucoup de ses photographies resteront intemporelles à jamais, et s’il est donc une légende ce n’est pas seulement à cause de sa disparition tragique et prématurée, mais bien par son génie, et par l’humanisme qu’il aura porté en lui et offert aux réprouvés, tout au long de sa vie.
La légende veut que la dernière photo qu’il est faite soit celle de ce jeune garçon qui joue de la flûte, une image restée emblématique. Werner Bischof doit sur les chemins de l’au-delà jouer de sa flûte magique, ses photos, pour tenter d’entraîner tous les malheurs du monde dans le ravin. Son chant n’est pas mélancolique, il est en contre-plongée de l’espérance en l’humanité. Il va droit dans sa recherche d’un ordre du monde d’où la misère et l’inhumanité seraient enfin abolies. Sans mièvrerie, sans effet spectaculaire, il nous parle avec lyrisme et art de l’homme et de l’espoir encore possible.

Seules ses photos peuvent être comparées à sa légende et à lui-même, tant elles sont partage et amour des autres.

Courte fut sa vie, plus longue sera sa légende

« Il est des moments dans votre vie où vous voulez courir loin de tout, et comme vous ne le pouvez, vous errez de l’aube au crépuscule ». Carnet intime de Bischof.

Cette description de l’itinéraire de Bischof utilise les dates données par son fils Marco, différentes parfois de celles communément admises. Mais par-delà ces détails il s’agit de montrer cette course folle contre le temps que fut la vie de ce photographe broyé par le destin, et qui fut fauché alors qu’il était au sommet de son art. Werner Adalbert Bischof est né à Zurich en Suisse le 26 avril 1916, dans un milieu aisé. Son père gère une fabrique pharmaceutique. Alors qu’il n’a que 6 ans, ses parents déménagent à Waldshut, en Allemagne. Sa mère meurt peu de temps après.

Il grandit donc en Allemagne et se passionne très vite pour l’art, en particulier le dessin et les photogrammes.
En 1931, il entre à l’École Normale de Schiers pour faire, suivant le désir de ses parents un métier d’instituteur, mais il abandonne au bout d’un an, n’ayant aucune vocation particulière pour cela. Il parvient à s’inscrire à l’École des Arts Appliqués de Zurich voulant se diriger vers les arts graphiques. Par défaut il s’oriente en 1933 dans le cours de photographie de Hans Finsler qui vient d’ouvrir. Ce professeur est membre de la vision berlinoise sur la nouvelle objectivité. Werner Bischof y demeure jusqu’en 1936. Il affectionne particulièrement les natures mortes de coquillages et de végétaux qu’il aime photographier en gros plan. Son talent est vite remarqué : un pur photographe au sens premier du terme : il écrit avec la lumière, dira de lui son professeur
Il ouvre en 1936 à Zurich-Leimbach,un atelier de photographie et de graphisme qui lui sert également d’appartement. Il travaille essentiellement pour la publicité.

Mais il collabore également à la revue Graphis à Zurich, et à la maison d’édition Amstutz et Herdeg dans laquelle il participe à la création d’affiches et de photos de mode, puis à l’exposition nationale suisse, en 1939. À cette date il se rend à Paris pour ouvrir un autre studio, avec l’intention de devenir peintre, mais surtout se rapprocher de Man Ray qui le fascine. Mais la guerre éclate et brise ses rêves de peintre.
« Puis la guerre est venue, et avec elle la destruction de ma « tour d’ivoire ». Werner Bischof.

Obligé de rentrer, pour accomplir son service militaire au sein de l’armée suisse, il passe deux ans sous les drapeaux, avant d’ouvrir un nouvel atelier de photographie et de graphisme. Après avoir travaillé dans la publicité et la mode pendant plusieurs années, il commence, en 1942, une longue collaboration avec la revue Du (« Tu »). Tout d’abord intéressé par la nature morte, il se tourne ensuite vers le portrait et des recherches photographiques sur la lumière, puis il devient membre du groupe d’artistes « Allianz»

Mais il n’est plus le jeune photographe épris de surréalisme et d’esthétisme, il entrevoit l’horreur des guerres autour de la Suisse, et il va se consacrer désormais à dénoncer cela en montrant « le visage de l’humanité souffrante ». Il espère par le choc émotionnel provoqué contribuer à une prise de conscience, comme celle qu’il a réalisée pour lui-même.

Il veut devenir journaliste et photo reporter et missionné par sa revue, et par l’organisation caritative internationale suisse du « Schweitzer Spende » (Don Suisse), il va sillonner l’Europe dévastée de l’après-guerre, où les enfants mendient parmi les ruines, orphelins et misérables, où les humains ne sont plus que des ombres. Il s’attache surtout à faire passer le désarroi des enfants en se focalisant sur leurs visages.

« Il fallait que je parte, que j’apprenne à connaître le véritable visage du monde. Notre petite vie confortable empêchait un grand nombre de gens de voir l’immense détresse en dehors de nos frontières. On versait sa contribution aux œuvres d’entraide humanitaire, ainsi l’on se sentait dispensé de toute réflexion. Le visage de l’homme souffrant est passé au premier plan…

À la maison, j’ai regardé avec mélancolie les photos délicates que j’avais faites avant la guerre et qui m’avaient valu tant de louanges de la part de mon entourage - mais dans mon esprit je voyais les centaines de milliers de malheureux anéantis par la misère quotidienne et qui avaient besoin de notre aide. » Werner Bischof, Autobiographie.

Ainsi de 1944 à 1945, il voyage à vélo à travers l’Allemagne du Sud. Il effectue des reportages pour montrer les balafres laissées par la guerre, en France, en Allemagne, Belgique et en Hollande. Il commence à utiliser des films couleur, que plus tard en Inde et au Pérou il prendra pour médium pour transcrire les fortes images bariolées de ces pays. Mais le noir et blanc reste pour lui l’outil de l’émotion et de prédilection. Il en sera l’un des plus grands maîtres.
Entre 1946 et 1948, il voyage, Rolleiflex en bandoulière, à Cologne, Berlin, Leipzig, et Dresde, l’Italie, la Grèce. C’est lors de sa traversée de l’Italie, en juillet 1946, qu’il rencontre Rösli Mandel à Milan. Cette fille d’exilés hongrois deviendra sa femme, en 1949, et se fera appeler Rosellina Bischof. Ils donneront naissance à Marco la même année.

En 1947 il voyage en Hongrie et en Roumanie. En 1948 en Tchécoslovaquie, Pologne, Finlande, Islande et Norvège pour compléter ses reportages sur l’après-guerre en Europe.
Ses photos sont aussi publiées dans Life, mais comme Eugene Smith il ne peut supporter l’utilisation spectaculaire et commerciale de ses photos qui sont faites pour émouvoir et non pour le sensationnel lacrymal. En 1948, il photographie les Jeux olympiques d’été à Londres pour le magazine américain Life. Ces jeux étaient le symbole de la reconstruction de L’Europe, et Bischof les magnifie comme sujet d’espoir.
Il abandonne son statut de journaliste et se tourne en 1949 vers une nouvelle agence qui vient de se créer, Magnum, basée sur une éthique de travail et un respect du travail de ses membres. Il en sera l’un des tout premiers membres au côté de Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, David Seymour, Ernst Haas et George Rodger.

Désormais libre, il se lance dans ce métier de baroudeur des consciences qui va l’amener à parcourir le monde entier. Et il ne voudra plus redevenir ce photographe esthète de la mode et des objets futiles :
« …Ce que tu ne comprends pas, cher papa, c’est que je fais ce voyage non par désir de nouvelles sensations, mais par changement complet de mon être profond. Tu dis qu’il est temps de rentrer et d’entreprendre un travail plus tranquille. Papa, je ne peux plus, je ne peux plus photographier de belles chaussures… ». (Lettre à son père.)

En 1949, il va continuer pour Magnum ses voyages en Allemagne, Italie, Sardaigne, Angleterre, France et publie ses reportages dans de nombreuses revues. Il poursuit ses voyages en Europe notamment l’Islande et la Finlande où il rencontre Jean Sibelius dont il fait un magnifique portrait.

De 1951 à 1952, il se rend pour six mois en Inde pour le compte de Magnum. Son reportage poignant sur la famine à Bihar, publié par Life, le fait accéder à la gloire mondiale, et Steinchen sélectionne quelques-unes de ses photos pour l’exposition Family of Man.
Il part en 1951 au Japon pour un an, et de là il part en Corée et Okinawa. Il s’attarde surtout à montrer le sort des civils victimes de la guerre.
Un reportage de trois mois pour Paris-Match en Indochine, fait pour glorifier l’héroïsme des soldats français, le trouble et il préfère photographier la beauté et la simplicité du peuple vietnamien du village de Barau. Il s’en retourne par Ceylan et l’Inde. Il doute alors profondément de son métier, car ses photos du petit peuple vietnamien n’intéressent pas les revues qui voulaient du sang et des soldats triomphants. De retour en 1953 à Zurich, il rassemble ses photos pendant trois mois, sur la nature calme et méditative du Japon. Elles ne prendront réalité que dans un livre et une exposition : sur les « Hommes d’Extrême-Orient ».En septembre 1953 il change de continent et entreprend un tout nouveau départ loin des ruines, vers la beauté simple des peuples des Amériques. Ces peuples d’Amérique centrale vivant le long de la route panaméricaine, si près du ciel et des dieux. C’est dans cette période de l’automne 1953 qu’il entreprend une grande série de photographies en couleurs de New York, mais surtout de l’Amérique Centrale.

Son séjour à New York lui laisse des sentiments mitigés, entre fascination et répulsion pour la grande froideur de la ville.

En 1954, il voyage à Mexico, puis se rend à Lima et à Santiago du Chili, en passant par Panama. De là il part pour Cuzco, au Pérou, pour réaliser un reportage, qui aurait dû donner un film, sur les femmes. Puis il visite le site inca du Machu Picchu qui l’émerveille. À son retour à Lima, il accompagne un géologue zurichois, Ali de Szepessy, en direction du versant amazonien des Andes, pour un reportage sur une mine andine. Leur break s’écrase au fond d’un ravin à San Miguel dans la Cordillère des Andes le 16 mai 1954.
Neuf jours plus tard, Robert Capa sautait sur une mine en Indochine.
Bischof laisse derrière lui Marco, son fils d’à peine 4 ans, tandis que Daniel, son deuxième garçon voit le jour à Zurich, quelques jours plus tard.
Sa femme Rosellina va alors se consacrer à faire connaître et reconnaître son œuvre, jusqu’en 1986, année de sa mort. Depuis cette date c’est Marco Bischof, leur premier enfant, qui a continué cette mission.

L’absolu tout entier dans une image

« Seul n’a de valeur que le travail réalisé en profondeur, dans un engagement total, et dans une lutte où le cœur se livre tout entier. » Werner Bishof.

Il avait ancré en lui un profond désir de justice et face aux ruines, à la misère, à la famine, à la pauvreté, il adopte une attitude non pas de photoreporter, mais de témoin empli d’empathie. Ce qu’il voyait au travers « du miroir de son Rolleiflex » était volonté de dramatiser pour alerter les consciences.

« Je ne crois pas que quelqu’un puisse se détourner de ces images de famine. Non, certainement pas, même si chaque fois on n’en garde que peu de chose, une base se crée avec le temps, qui aide à distinguer ce qui est bien de ce qui est condamnable. » (Bischof, Inde, 1951)
Écrire avec de la lumière, Bischof dès ses débuts restera fidèle à ce credo. Ses clichés sont célèbres pour l’empathie qui s’en dégage, le sens aigu de la composition et l’usage subtil de la lumière.
Il n’y a aucun flou dans les clichés de Bischof, car il avait une maîtrise technique parfaite, et pourtant monte de ses images un grand tremblement émotionnel.

« Là où ils ne voient rien, ils s’imaginent alors qu’il n’y a rien », disait Nietzsche, Werner Bischof veut que les gens voient et donc réalisent qu’il y a quelque chose, malheur ou bonheur.

Mais il n’est pas que le révélateur du tragique du monde, et même dans ce cas il ne fait aucun esthétisme, aucune enjolivure, aucun retraitement du tirage, se contentant d’opérer souvent en contre-plongée pour placer l’humain en situation prédominante, même au milieu des ruines.

Jamais il ne truque, jamais il n’embellit le malheur. Il le rend poignant, sans faire appel à la violence, mais à l’empathie, pour que son acte photographique puisse convaincre de le faire cesser.

Il sait s’exprimer sur le chaos du monde ausi bien sur sa sérénité. Et ses images de tendresse infinie sur des moments suspendus de bonheur, comme ce joueur de flûte, cette danseuse indienne, ces gens endormis, ces enfants qui jouent dans l’eau, ces paysages incas, sont plus proches de la méditation que de la photographie.

« La merveille avec Bischof c’est qu’il est également un grand artiste dans l’expression du bonheur ou de la paix, et dans l’expression du malheur et du déchirement. » Claude Roy.

Bischof est un poète de la subtilité et de la tendresse.
Il compose ses images, prend son temps pour les saisir, les structurer.

« Les belles photographies sont souvent statiques et en composant des clichés parfaits on risque de tomber dans un piège ». Werner Bischof.

Bischof était tout entier dans une quête vers les visages, les vies, et l’harmonie du monde. Le désespoir et la détresse qu’il montrait ne devaient pas conduire à l’abattement, mais à une prise de conscience et en un fol espoir en la condition humaine.

Et comme on voudrait faire entrer un bateau dans une bouteille, il voulait faire lui entrer la beauté et le chaos du monde dans une seule image.

Et l’essentiel de son œuvre aura été accompli en juste dix ans, depuis sa période de photographe de studio épris de recherches sur la lumière et les formes, jusqu’à son parcours dans le monde entre ses merveilles et ses souffrances. Depuis le sort des personnes déplacées jusqu’à la sérénité des mystères du Japon, des temples incas, des figures hiératiques des paysans de l’Extrême-Orient, des femmes en prière de l’Amérique du Sud, partout il cherchait cet absolu de l’image qui la rendrait intemporelle par le poids d’émotion qu’elle pouvait contenir.

Il voulait voir le monde par ses propres yeux, sortir de l’univers aseptisé de sa patrie suisse.

Afin de rendre intenses et proches ses regards, il composait chaque image comme une nature morte, comme un tableau de peinture, lui qui avait tant voulu être peintre. Lui le « photographe par accident », savait ce qu’une composition voulait dire.

Cela devait être à la fois ordonné et vibrant. Il fut un grand maître de la photo figurative, comme on peut parler de peinture figurative.

Mais tout restait vivant, et Werner Bischof toute sa vie aura sanctifié l’enfance. Il aura consacré bien des clichés aux visages d’enfants jouant au travers des ruines ou s’ébattant dans l’eau. Leur innocence ou leur détresse, leurs jeux ou leurs larmes le touchaient profondément.

Ce sera un leitmotiv de sa vie. Il savait, étant sans doute poète lui-même, capter les instants magiques de la vie. Il aimait aussi les gens simples.

Il semblait poussé par une force intérieure de grand voyageur.

Il semblait virevolter dans l’espace, avec ce talent de rendre son appareil photo invisible tant il savait gagner la confiance et l’estime de ses modèles. Il avait fait sien ce conseil d’Henri-Cartier Bresson:


« Un photographe doit toujours travailler avec le plus grand respect vis-à-vis de son sujet, mais sans jamais perdre son propre point de vue. »

Werner Bishof était persuadé de la bonté inhérente à l’espèce humaine, bien qu’en ayant vu les horreurs, et aussi de la beauté et la diversité de la nature et des civilisations. Il voulait les rencontrer.

Lui aura couru à jamais dans l’aube, malgré son œuvre inachevée.

Il reste comme le photographe sensible aux moindres vibrations de la condition humaine.

Autant l’homme que le photographe sont la sublimation de l’humanité.Ce grand témoin de son temps nous fut révélé par une exposition organisée par Jean Dieuzaide à la Galerie Municipale du Château d’eau à Toulouse en mai 1984.

Gil Pressnitzer

Sources : Werner Bischof Pictures par son fils Marco Bischof

Site officiel : Werner Bischof : Werner Bischof

Bibliographie

Publications en français

Werner Bischof, Claude Cookman, Phaidon Press, 2001

Publications en anglais, sélection

Japan (1954, Japon) préfacé par Robert Guillain
From Incas to Indios (1956, Indiens pas morts) en collaboration avec les photographes Robert Frank et Pierre Verger
The World of Werner Bischof (1959, « Le Monde de Werner Bischof)
Werner Bischof (1966, paru sous le même titre en France). Penguin Books Ltd, 1997
Questions To My Father: À Tribute to Werner Bischof de Werner Bischof et Marco Bischof, Trolley Press, 2004
Werner Bishof: Pictures, Marco Bischof, Simon Maurer, Steidl Verlag, 2006
Werner Bischof: Life and Work of a Photographer 1916 – 1954, Marco Bischof, Digital Impresarios, 2003
After the War, Werner Bischof, Smithsonian Books,1997