Armand Robin

L’écouteur sublime

Pour rester près de vous, malgré moi, malgré ma vie, j’ai vécu toutes mes nuits dans les songes, et, le jour, je me suis à peine réveillé pour subir une vie où je n’étais plus.

Suspendu aux ondes courtes du monde il épie, il écoute, chouette de l’espérance, témoin horrifié de l’aliénation du monde. La musique des sphères coule en lui, les houles sonores de la parole des hommes, il les capte comme un chasseur de papillons. Jusqu’à l’extrême fin de sa vie il recueille ses Bulletins d’écoute.

Fasciné par les méandres de la parole humaine, surtout par la propagande déversée par les radios, il transcrit inlassablement ses nuits blanches à devenir le coquillage de l’univers et recueillir les marées des mots. L’écoute des radios étrangères aura été sa vie, son épuisement, sa vampirisation Efflanqué et blafard au sortir de ses nuits blanches, il était décalé dans le monde des jours, dans le monde des humains. Il les aimait pour leurs voix, il s’étonnait de leurs réalités, de leur science à mentir. Dans ses nuits à lui il voyait monter la nuit du bourrage de crâne. La radio ment, le monde ment, la radio n’est plus « allemand », mais mensonge mondial. Mais Robin écoute encore et toujours à l’ affût du langage. Valérie Rouzeau l’appelle « l’écouteur sublime », cela dit tout. Il était aussi l’éternel errant, de par le monde, dans sa propre ville, dans sa propre tête. Errant mais errant rapide avec sa grosse moto, qui trimbalait des quantités de livres déchirés et des grammaires de toutes les langues.

Armand Robin veille la nuit sur les mouvements de l’éther et de la parole. Sa vie sera attachée aux ondes de la radio et à l’ivresse de la moto, son destrier pour sillonner l’Europe.

Il se voudra « écrivain libre »; Il sera aussi le braconnier des langues, humblement il sera passerelle des incendies des autres poètes dans d’autres langues. Robin fut un traducteur magistral du russe, du géorgien, de l’hongrois, du polonais, latin, grec, anglais, finnois, chinois, arabe,...Soit plus de quarante langues, dont dix-huit pratiquées couramment outre sa langue maternelle, le breton !

Une vraie tour de Babel en dedans sa tête. Et il a passé presque toute sa vie à retranscrire les mots pêchés au fond des nuits.

Il s’en explique ainsi:

Avec de grands gestes,

J’ai jeté pendant quatre ans mon âme dans toutes les langues,

J’ai cherché, libre et fou, tous les endroits de vérité,

Surtout j’ai cherché les dialectes où l’homme n’était pas dompté.

Je me suis mis en quête de la vérité dans toutes les langues.

Le martyre de mon peuple, et de tout peuple, on m’interdisait

En français.

J’ai pris le croate, l’irlandais, le hongrois, l’arabe, le chinois

Pour me sentir un homme délivré.

La beauté des autres poètes m’est un brasier

Où me jeter en fagot sacrifié, luisant et gai

Au fil des langues et des ondes

Robin traducteur traduit, mais se traduit aussi. Il est dans ce qu’il nomme « l’outre-langue », sa seule véritable patrie.

Mon âme y buta de souche en souche au long de la parole intègre. Je me perçus général et universel. Je jalousai le Verbe. Je fus heureux.

Et Armand Robin fut véritablement heureux avec ses amis poètes de l’ailleurs. Il atteint ainsi au cosmique dont les crachements des ondes lui donnaient déjà une idée :

Une épopée cosmique, sans commencement ni fin, une entreprise de désappropriation tendant à faire de tout poète étranger un avatar d’auteur qui est n’importe qui, n’étant personne.

Homme de forte conviction, la mise en cage de la pensée des hommes, qu’il pouvait chaque nuit écouter sur les ondes l’a révolté, car Armand Robin fut un homme révolté, parlant trop haut, trop fort contre les hypocrites, « jouant toujours contre lui ». :

Que faire de ce plein jour ?

Vienne une nuit d’ombres amies

Où nul tyran ne puisse m’épier !

Je veux parler ! au plus humble je veux parler !

Les pleurs de l’homme à neuf m’ont créé,

Les temps, les lieux.

Petit Poucet de la Charité, je laisse mes chants

Derrière moi d’arbre en arbre au fond des bois tomber.

D’abord compagnon de route du parti communiste jusqu’aux années 40, il rejette toute aliénation politique pour se découvrir profondément et totalement anarchiste et anti-bourgeois :

Je ne suis pas venu pour vivre en privilégié ;

J’ai la main prise dans une grande main de fidélité ;

On ne peut m’apprivoiser avec des bouquets de célébrité ;

Aucun moyen de me mener au banquet des lettrés.

Les poèmes pour moi ne sont pas un banquet,

Mais manière plus sûre et plus dure de travailler.

Paysans, ouvriers, surgi de vous, aventuré

Sans rien trahir parmi les grands messieurs mauvais,

Je reste en vous granit que RIEN ne peut changer.

Armand Robin Les Poèmes Indésirables

Silencieux, il assistait aux réunions des copains anarchistes (Joyeux, Brassens,..) au bord du Canal Saint-Martin. Les amis sont dispersés, les amis sont déchirés, une odeur de pipe et de générosité flotte encore sur Paris

Nous fûmes des gens d’un très pauvre monde

Et de pauvres sens qui ne pouvaient rien de plus

Nous fûmes laissés sans rien que de la haine

Nous fûmes laissés sans rien près d’une voie de garage

Il nous fallut organiser notre vie avec du quotidien privé de sens :

De grands interdits veillèrent.

Homme libre, follement libre, il se dresse contre les mesquineries du monde.

Atrabilaire, crachant plus fort que tous les crachements de ses radios, il se referme sur ses chers poètes étrangers. Il se contente de la tendresse de ses chats et de son écureuil. Se croyant persécuté il saccage les relations humaines.

Les véritables poètes vivent et créent en avance sur leur temps. (...) Aucune tactique, aucune stratégie, aucune ruse, aucune crainte de la pauvreté, aucun souci de la renommée. Sur tous les plans, une indépendance totale vis-à-vis de tout.

Traces de vie

Sa biographie pourrait s’énoncer ainsi : il a écouté la radio. Cela serait vrai.

Pour aller plus loin on peut ajouter qu’il est né le 19 janvier 1912 à Plouguernével (Côtes-d’Armor). Qu’il fit des études littéraires et surtout dans les années 30, compagnon de route du Parti Communiste même après un voyage en URSS. Dans cette période trouble des années de la défaite il sera employé au Ministère de l’Information au service des écoutes radiophoniques en langues étrangères comme « collaborateur technique de second degré ». Avait-il le choix pour survivre ? En 1943 son côté provocateur provoque la rupture avec son employeur. Il est à un tournant de son existence, il comprend qu’il sera toute sa vie un exclu, un dépossédé, un marginal. Le monde littéraire lui semble interdit. Il s’engage à travailler pour la Résistance avec ses Bulletins radio et écrit dans Combat et l’Humanité, ceci ne l’empêche pas d’être mis sur la liste noire des écrivains à la Libération avec interdiction de publier, plus pour ses amitiés trotskistes que pour le reste inexistant :

J’avais commis, en 1940, la triple faute impardonnable de laisser voir à Aragon le dégoût qu’un tel homme ne peut manquer de provoquer chez quelqu’un venant du peuple.

Évidemment un stalinien tout d’un bloc comme Aragon ne pouvait laisser vivre un tel électron libre. Armand Robin ne se remettra jamais de cette indignité, et contre « les maquisards de la plume », il gardera une haine farouche, obsessionnelle.

Il se tourne vers l’anarchisme et en1946 il devient secrétaire de la Fédération Anarchiste et surtout l’ami de Georges Brassens. Il publie aux Editions Anarchistes. Mais là aussi il ne s’attache pas et en 1953 il reprend sa liberté.

Il sillonne l’Europe en moto et traduit Ady, Maïakovski, Pasternak, Blok, Essénine. Mais aussi Shakespeare, Ungaretti, Omar Khayam,...

Il fait enfin ce qu’il lui plaît en devenant homme de radio avec Poésie Sans Passeport, merveilleuse émission sur la poésie étrangère.

Il prend ensuite fait et cause pour l’indépendance algérienne "Je suis un Fellagha ! Je suis un Fellagha !".

Il vivra à la fin de sa vie dans la misère et les saisies d’huissier. Arrêté par la police à cause d’une dispute avec des boulistes (!), il meurt le 29 mars 1961 à l’ Infirmerie Spéciale du Dépôt, sans doute écumant de rage et d’humiliation, et après avoir été passé à tabac. En tout cas sans explication de la part de la police. Pour un anarchiste, mourir d’une bavure policière semblait une fatalité inéluctable. La plupart de ses papiers seront jetés par les déménageurs, son œuvre est presque perdue.

« D’où venait-il ? Bien sûr de la Bretagne, mais de l’éternité aussi, c’est la même chose » a dit son ami Henri Thomas.

Discret, humble, il laissa ses œuvres à l’Assistance sociale de l’histoire. Homme aussi ayant perdu toutes ses illusions en écoutant l’immense machine à décerveler, radio et télévision, mises en route par les hommes. Combats, malédictions, plaies et bosses rythmeront sa vie.

Les ténèbres nous environnent, hélas !

Robin est un homme irréductible, insoumis profondément. Il est une belle figure de l’homme qui ne se met pas à genoux, qui éructe sa liberté, qui est devenu le coquillage du monde. Il s’enferme aussi dans le silence et le mystère. Il était sans doute paranoïaque voyant des complots partout. Il en devenait détestable et perdait tous ses amis. Les quelques-uns qui lui restaient, il les « tapait » pour quelques sous. Il errait parmi les putes de son quartier à qui il lisait ses poèmes. Et ivre mort il allait se coucher parmi tous ses papiers répandus. Mélange d’Erik Satie et de Léautaud il semblait vivre dans les cartons de ses textes, avec des chats qui passaient en récitant ses poèmes.

Il foudroyait de ses colères, de son agressivité, notre pauvre planète. Presque clochardisé à la fin de sa vie, habitué des soupes populaires, il jurait sur tous et tout. Comme il ne s’aimait visiblement pas il ne pouvait aimer que les amis en papier, ses frères les écrivains lointains que jamais il n’aurait à rencontrer. Son anarchisme viscéral tournait à la misanthropie. Et pourtant l’utopie féconde d’une fraternité universelle le faisait vivre.

Il lui fallait communiquer, entendre toutes les voix de la terre, communiquer encore et toujours, traduire, communiquer à tout prix. Maladroit il l’était au delà de toute imagination, mais il se voulait ainsi : « Je ne suis pas adroit, je suis droit ». Cela sera toujours sa devise

Seule l’âme solitaire est dialogue avec l’esprit de vérité

Portrait d’Armand Robin

Je ne connais point de plus beau portrait d’André Robin que celui fait par Henri Thomas, qui l’a connu à Londres, et qui dit de lui :

Ce qu’on retrouve dans toutes ses tentatives, c’est sa relation avec le langage, qui m’a toujours paru très curieuse ; sa façon de déformer les mots et, par exemple, d’appeler les arbres "ces curieux animaux végétaux". Cela me semble très étonnant, à travers les mots, de prendre la réalité comme quelque chose de baroque, de pas tout à fait approprié à lui, Armand Robin, et puis d’y trouver des failles, de s’échapper par là.

Il avait en lui l’évidence poétique, et c’est une chose extrêmement rare. Il le payait cher. (...)

Il était totalement imprégné d’une réalité qui nous échappe - entièrement enfouie dans la nature ; quelque chose qui vient d’un monde que nous ne comprenons pas. (Cahiers des saisons, hiver 1964, éd Julliard.)

Armand Robin est un exemple unique d’un homme, d’un écrivain, à la fois totalement présent et totalement absent au monde. Il semblait s’être affranchi des pesanteurs du monde, déjà parti dans l’absolu.Toujours en cours d’évasion de cette terre trop petite pour lui, toujours en fuite, il cherchait lui aussi "l’or pur du temps". Armand Robin est simplement à contre-courant, et il coule plus vite que le reste.

Armand Robin est l’incarnation de l’étranger à son propre pays, à sa propre langue, tout entier tendu vers l’universel

Robin

Robin des nuits, Robin des bois et des rivières

je clamerai ta rime aux éoliennes

et le vent de la mer dira aux hommes et aux pôles

« en France, c’est sûr, on n’aime les poètes qu’assassinés » (Xavier Grall)

Le site incontournable et magistral sur Armand Robin est http://armandrobin. org, réalisé par Jean Bescond (un professeur de français qui vit en Bretagne), à qui nous avons emprunté quelques iconographies, et quelques citations. Merci à lui.

Gil Pressnitzer

Choix de textes

Lettre adressée à la Gestapo le 5 octobre 1943 :

Preuves un peu trop lourdes de la dégénérescence humaine, il m’est parvenu que de singuliers citoyens français m’ont dénoncé à vous comme n’étant pas du tout au nombre de vos approbateurs. Je ne puis, messieurs, que confirmer ces propos et ces tristes écrits. Il est très exact que je vous désapprouve d’une désapprobation pour laquelle il n’est point de nom dans aucune des langues que je connaisse (ni même sans doute dans la langue hébraïque que vous me donnez envie d’étudier). Vous êtes des tueurs, messieurs ; et j’ajouterai même (c’est un point de vue auquel je tiens beaucoup) que vous êtes des tueurs ridicules. (...) Vous avez assassiné, messieurs, mon frère, le travailleur allemand ; je ne refuse pas, ainsi que vous le voyez, d’être assassiné à côté de lui.

Lettre indésirable n°1

L’étranger

Je ne suis qu’apparemment ici.

Loin de ces jours que je vous donne est projetée ma vie.

Malhabile conquérant par mes cris gouverné,

Où vous m’apercevez je ne suis qu’un étranger.

Gestes d’amour partout éparpillés

Je me fraye une voie isolée, désertée.

D’une science à l’autre j’ai pris terrier,

Lièvre apeuré sentant sur lui braqué

Le fusil savant et sûr de la destinée.

Aucune terreur ne m’a manqué.

Armand Robin : Fragments© Gallimard

Mon pays

Je vous viens d’un pays en dedans des souffrances

Où je dois me créer grâce à mes créatures;

J’y possède depuis mon premier souvenir

Un cheval immobile qui mâche de biais

Son trèfle et j’y possède ce trèfle qui lui tire

En gamin sur les dents pour être enfin mangé.

Dans ce pays en dedans des souffrances,

Le chuchotis du Temps n’alourdit plus les branches,

Les mots tombent de moi, sans poids, plus nuls qu’un songe

Où jamais ne s’émut que le remous d’une ombre;

Trop imagés de mort pour n’être pas présages,

Mes héros délivrés m’ont laissé leurs blessures.

Dans ce pays en dedans des souffrances,

Voici ma joie, oui, joie, - semblable à ma torture:

J’y murmure très seul des silences plus ténus

Que moi-même ou parfois, triste plaisir trop pur,

Au paradis de l’art d’où nul ne revient plus,

Je poursuis sans nul but l’aventure des nues.

Seuls les jeux des oiseaux, des ruisseaux, des herbages,

M’aident lorsque je veux descendre en votre sang

Pour céder tous mes cris à l’amour des vivants,

(Oh ! pleurs, détruirez-vous d’eux à moi la distance ?)

À l’amour des passants, moi qui suis de passage

Et qui ne prétends plus qu’à mon trop haut tourment.

Et lorsqu’au sol enfin j’accède en égaré,

J’y suis contrebandier d’indicibles souffrances

En me cachant de tous je les porte au marché,

Contre elles dans un coin je demande en silence

De ce vin qu’il me faut pour ne pas trop pleurer,

Mais je n’insiste pas, je suis contrebandier.

Armand Robin Ma Vie Sans Moi, Pays (1ère partie) © Gallimard

En de très vieux temps, où je parus exister,

On prétendit m’avoir rencontré.

Me faufilant à rebours dans les âges,

J’ai empoigné, secoué les années où je fus dit en vie,

Attendant qu’en tremblotement de poussière mon avant-vie ait dansé

J’ai dansé dans la poussière toutes les danses de l’avant-vie

Je ne rendrai pas compte de la vie

Qu’on dit avoir été ma vie.

Abusivement inséré en vie,

Contre toute mon évidence à partir de 1912 je fus dit en vie.

On établit contre moi des constats de présence

Je fus pris en flagrant délit de vie.

Telle est la légende bien établie

Le M onde d’une voix © Gallimard

Le programme en quelques siècles

On supprimera la Foi

Au nom de la Lumière,

Puis on supprimera la lumière.

On supprimera l’Âme

Au nom de la Raison,

Puis on supprimera la raison.

On supprimera la Charité

Au nom de la Justice

Puis on supprimera la justice.

On supprimera l’Amour

Au nom de la Fraternité,

Puis on supprimera la fraternité.

On supprimera l’Esprit de Vérité

Au nom de l’Esprit critique,

Puis on supprimera l’esprit critique.

On supprimera le Sens du Mot

Au nom du sens des mots,

Puis on supprimera le sens des mots

On supprimera le Sublime

Au nom de l’Art,

Puis on supprimera l’art.

On supprimera les Écrits

Au nom des Commentaires,

Puis on supprimera les commentaires.

On supprimera le Saint

Au nom du Génie,

Puis on supprimera le génie.

On supprimera le Prophète

Au nom du poète,

Puis on supprimera le poète.

On supprimera l’Esprit,

Au nom de la Matière,

Puis on supprimera la matière.

AU NOM DE RIEN ON SUPPRIMERA L’HOMME ;

ON SUPPRIMERA LE NOM DE L’HOMME ;

IL N’Y AURA PLUS DE NOM ;

NOUS Y SOMMES.

Armand ROBIN, 1945. copyright "l’Anthologie de la poésie française du XXeme siècle (Poésie Gallimard, 2000),

Je me suis retiré

Je me suis retiré du néant

A peine.

Je suis presque sans rien sur le rivage.

La confiance, la foi, le courage

Je fis pour eux un effort d’insecte fervent

Des algues me couvraient,

Avec des coquillages je jouais.

Même quand je joue

Avec les branches qui me couvrent,

Je suis avec vous tous

Je suis votre peur de la mort.

© Gallimard

Bibliographie

Parus aux Ed. Le temps qu’il fait :

La fausse parole (1979, réédition augmentée 2002)

L’homme sans nouvelle (1981)

Les poèmes indésirables (Éd. Anarchistes 1945, rééd.1981)

Quatre poètes russes (Seuil 1949, rééd.1985)

Poèmes d’ André Ady (traduction A. Robin, 1946 Éd. Anarchistes, rééd. 1992)

Chez d’autres éditeurs :

Ma vie sans moi (Gallimard 1940, rééd. 1970)

Le temps qu’il fait (Gallimard 1942, rééd. 1986)

Poésie non traduite (Gallimard, 1953)

Poésie non traduite II (Gallimard, 1958)

Le monde d’une voix (Gallimard, 1968)

Pâques fête de la joie (Calligrammes, 1982)

Écrits oubliés I (Éd. Ubacs, 1986)

Écrits oubliés II (Éd. Ubacs, 1986)

Poésie sans passeport (Éd Ubacs, 1990)

Expertise de la fausse parole (Éd. Ubacs, 1990)

"le cycle du pays na tal" (Ed. la part commune, 2000)