Baudelaire / Paris

Une impossible intimité

Une des lignes de force qui me paraît traverser cette exposition, comme le catalogue qui l’accompagne, est bien la singulière ambivalence des rapports que, dans une vie vouée tout ensemble à la beauté et au malheur, Baudelaire aura entretenu avec cette « énorme catin » (I, 191), veille capitale en train de se métamorphoser en métropole moderne à l’âge du capitalisme industriel - Paris, cette ville tantôt adorée, tantôt détestée.

Le visiteur qui flâne, ému de voir rassemblés en aussi peu d’espace, non seulement les pages et les visages (dessinés, peints ou photographiés) de cet homme dont Claude Pichois rappelle avec raison qu’il est bien « notre premier poète moderne », mais aussi les images - tableaux, croquis, eaux-fortes - qui ont obsédé l’imagination de cet énergique écrivain du visuel; le promeneur, dis-je, - ému de devenir, le temps d’une exposition, contemporain de cet artiste « incrusté », selon la formule de Walter Benjamin, « dans le dix-neuvième siècle » - tombe en arrêt devant un grand plan de Paris où se trouve minutieusement indiquée la quarantaine de lieux par lesquels passa l’existence errante de Charles Baudelaire, né et mort dans cette cité dont il perçut, comme aucun autre écrivain, la puissance poétique.

Me tenant modestement sur le seuil de cette exposition et du thème de cette journée de débats (la poétique baudelairienne de l’allégorie telle que les Tableaux parisiens des Fleurs du Mal et les « petits poèmes en prose » du Spleen de Paris la donnent à (re)penser), je voudrais, un instant, rêver avec vous à cette impossible intimité de Baudelaire avec la ville qui fut le lieu de sa vie comme d’une grande partie de sa poésie.

L’horreur du domicile

Claude Pichois, dans la patiente étude qu’il a réalisée pour guider le visiteur à travers cette exposition, montre bien comment, passée la prodigalité du jeune dandy qui dépense le meilleur de sa jeunesse dans une « vie libre à Paris », Baudelaire sera très vite réduit au sordide des gargotes, à la misère d’hôtels précaires où risquent toujours de le surprendre ses créanciers, dormira sur des canapés de fortune prêtés par des amis, se réfugiera dans les imprimeries où sont composés ses livres ou ses articles.

On oublie trop souvent, me semble-t-il, que cette « horreur du Domicile » - et comment, bien sûr, ne pas citer ici la fraternelle étude sur Edgar Poe où Baudelaire rappelle que son double américain « traversait la vie comme un Sahara, et changeait de place comme un Arabe » (II, 271) ? -, oui, que ce « changement perpétuel de résidence » (Ibid) constitue le désastre matériel auquel aura été douloureusement arraché ce que Proust nomme « le verbe le plus puissant qui ait jamais éclaté sur des lèvres humaines ».

Cherchant à comprendre pourquoi cette sorte d’exilé de l’intérieur que fut Baudelaire vécut si mal dans une ville où, somme toute, il ne put jamais vraiment habiter, je désirerais reconstituer ce qui, dans les Tableaux parisiens précisément, constitue, disons, la scène primitive de cette émouvante proximité entre un homme et Paris.

Tout ne se passe-t-il pas, en effet, comme si cette compulsion à déménager qui empêche Baudelaire de rester en repos dans une demeure parisienne traduisait, d’une façon catastrophique et pitoyable, le regret du poète de n’avoir pas connu, dans son enfance dont les blessures (mort du père, remariage de la mère) ne seront jamais définitivement cicatrisées, ce que Le Crépuscule du soir appelle, avec une mélancolique simplicité, « la douceur du foyer » (I, 95).

A la tombée du jour

La tombée du jour constitue sans doute la circonstance privilégiée où Baudelaire se sent le plus profondément lié à cette ville dans laquelle, pourtant, le bonheur de vivre lui fut presque toujours refusé. En ce moment de bascule où la douleur d’être cherche un précaire refuge dans les ténèbres qui commencent à voiler d’ombre une réalité dont il n’a plus le courage de soutenir « le soleil cruel » (I, 83), Baudelaire semble se convertir à la compassion.

Dans sa poésie vibrent alors ces accents d’une charité paradoxale auxquels Proust, ce grand lecteur des Fleurs du Mal, s’avouait si sensible :

Recueille-toi, mon âme, en ce grave moment,
Et ferme ton oreille à ce rugissement.
C’est l’heure où les douleurs des malades s’aigrissent !
La sombre Nuit les prend à la gorge; ils finissent
Leur destinée et vont vers le gouffre commun ;
L’hôpital se remplit de leurs soupirs. - Plus d’un
Ne viendra plus chercher la soupe parfumée,
Au coin du feu, le soir, auprès d’une âme aimée.

(I, 95)

La vraie misère - et, certes, le poète ne méconnaît pas la souffrance des déchéances physiques endurées par ces anonymes qui « finissent à l’hôpital » - semble bien, selon Le Crépuscule du soir, résider dans la perte de cet espace où l’amour accomplit sa vocation de tendresse généreuse : la table familiale. La nostalgie du repas partagé avec un être véritablement capable de don fait significativement l’objet de la seule confidence personnelle de Baudelaire dans Les Fleurs du Mal.

Formant un saisissant contraste avec L’Amour du mensonge (« Masque ou décor, salut ! J’adore ta beauté. »), la longue phrase qui compose un des plus authentiques poèmes de Baudelaire - je veux parler, bien sûr, du dizain qui commence par ces mots à la sobriété bouleversante : « Je n’ai pas oublié, voisine de la ville » (I, 99) - met en scène la mémoire de mets servis dans une communion muette.

Il faut méditer les lectures que Jean Starobinski et John Jackson ont récemment produit de ces vers qui n’avaient pas encore trouvé leur véritable place dans l’interprétation de l’oeuvre. A ces décisives études sur la fonction de la mémoire dans la poétique baudelairienne, je n’aurai pas la prétention de vouloir ajouter ici.

Tout autrement - songeant à ces « dîners longs et silencieux » pris par le petit garçon qu’était Charles lors des quelques mois où sa mère, à Neuilly, dût paraître une veuve taciturne - j’aimerais montrer que ce dizain oriente le lecteur vers ce qu’aurait pu devenir la poésie de Baudelaire, s’il avait trouvé, dans sa vie, la part d’amour qui, seule, lui aurait permis de résister à cette haine misanthropique à quoi l’a finalement conduit son choix, conscient et désespéré, du Mal.

Un vibrant désir - presque constamment refoulé dans les Fleurs - d’une communication enfin (r)établie avec autrui aurait, sans doute, pu faire de Baudelaire un poète de la présence et de l’espoir. Et de fait, il a su, dans Le Balcon - cet autre poème du souvenir et de l’attention aux autres comme aux choses - célébrer la vie soudain rédimée par l’amour, la vie sauvée par « la douceur du foyer et le charme des soirs », ces « soirs au balcon, voilés de vapeurs roses » où un dialogue permet au désir de formuler ses promesses :

Que ton sein m’était doux ! que ton coeur m’était bon !
Nous avons dit souvent d’impérissables choses
Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon.

(I, 30)

Mais avec toute son amère raillerie, toute son ironie désolée, Le Spleen de Paris détruit la possibilité même de cet échange amoureux entre deux amants qui, le soir, dîneraient en regardant l’émouvante beauté des choses. Dans La Soupe et les nuages, à peine le narrateur, « par la fenêtre ouverte de la salle à manger », a-t-il contemplé « les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l’impalpable », qu’il reçoit « un violent coup de poing dans le dos » et s’entend dire par « une voix hystérique et comme enrouée par l’eau-de-vie » : « _ Allez-vous bientôt manger votre soupe, s.... b.... de marchand de nuages ? » (I, 350)

Dîner en regardant au-dehors, éprouver la déconcertante sensation d’être, en dînant, regardé par le dehors, cette scène est bien celle d’un désir d’amoureuse proximité avec l’autre dont Les Fleurs du Mal comme Le Spleen de Paris constatent douloureusement l’échec

Au moment même où il en écrit la magnifique évocation, le dizain des Tableaux parisiens laisse précisément entendre que la mère n’aurait que distraitement participé à ces « dîners longs et silencieux » (I, 99) dont, pourtant, le fils se souvient avec une poignante nostalgie.

Une prophétie du poème

Le poème connaît, mieux que les êtres de la vie, la vérité profonde des comportements et des paroles. C’est ce savoir spécifique qui fait la prophétie propre à chacune de ces énigmes langagières nommées poème que je désire maintenant interroger. La poésie, pas d’autre relation, sans doute, avec l’inconnu pour un sujet qui cherche à voir clair dans le mystère d’être, qui veut frayer un passage à travers sa conscience, sa mémoire - ces choses profondes.

Ainsi, le reproche que, entre les lignes, le sujet formule à la destinataire de cette élégie amoureuse (« tu as oublié le secret même du bonheur entre nous »), le fils que, toute sa vie, restera Charles Baudelaire sera-t-il conduit à l’expliciter en toutes lettres.

Écrivant à sa mère, le fils-poète se trouve comme contraint de décrypter, le 11 janvier 1858, la dimension autobiographique des Tableaux parisiens : « Vous n’avez donc pas remarqué qu’il y avait dans Les Fleurs du mal deux pièces vous concernant, ou du moins allusionnelles à des détails intimes de notre ancienne vie, de cette époque de veuvage qui m’a laissé de singuliers et tristes souvenirs, _ l’une Je n’ai pas oublié, voisine de la ville... (Neuilly), et l’autre qui suit : La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse... (Mariette) ? »

Et Baudelaire de justifier ainsi sa singulière poétique de l’aveu : « J’ai laissé ces deux pièces sans titres et sans indications claires parce que j’ai horreur de prostituer les choses intimes de famille. » La mère n’aura pas reconnu le don du fils. La poésie n’aura pas sauvé la vie. L’enfance reste en deuil d’une intimité vraiment partagée avec celle qui aurait dû, d’abord, incarner la figure de l’amour.

Mais au moment où Baudelaire rentre dans le cercle de ces reproches et de ces accusations qui font sa plainte - et combien de lettres à sa mère monnaient, comme on sait, le ressentiment de n’être pas assez aimé, de n’être pas garanti par une affectueuse présence contre cet effondrement psychique qui, sans cesse, menace ! -, il se souvient que lui même n’a pas su, dans une enfance décidément obscure, reconnaître, attentive et patiente, la face même de l’amour - oui, le visage de cette proximité tant désirée avec autrui.

La servante au grand cœur

Voici, dans le livre de poésie comme dans la correspondance, la figure de Mariette, à jamais « la servante au grand coeur », qui vient faire de ce fils en procès avec sa mère un être lui-même oublieux d’une tendresse pourtant généreusement, simplement, prodiguée.

Par delà ce difficile couple de la mère et du fils, une autre femme se fit donc un devoir de « couver » cet orphelin qui cherchait l’amour.

Discrète, sa tendresse convertissait le petit garçon à l’espoir, au bonheur. Mariette témoignait, par le don silencieux d’elle-même, qu’il y avait du sens à vivre, à accomplir dans l’ordre des jours les plus modestes travaux. Or cette incarnation de la présence, cette générosité de l’amour dans un être, Baudelaire est tragiquement conscient d’en avoir oublié l’émouvante leçon.

Lui non plus n’a pas su répondre, par ses actes, au don qui lui a été fait. Écoutons le fils-poète s’adresser à sa mère pour témoigner de leur commune ingratitude, de leur triste communauté dans le manquement et l’offense :

La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.

(I, 100)

Le fils confesse sa faute : une impardonnable infidélité, envers cette femme qui fut, dans l’enfance, une intermédiaire entre l’amour et lui. Pour apaiser ce remords, pour se souvenir - et même dans la détestation et l’orgueil qui font son enfer - de ce visage à la bonté bafouée, Baudelaire va trouver les mots d’une authentique prière en poème :

Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux marbres,
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.

La Servante au grand cœur nous permet d’entrevoir, dans l’obscurité d’une « chambre », le drame de l’impossible intimité du poète avec Paris. Harcelé par la culpabilité, Baudelaire sut donner la parole à ces insomnies de l’âme qui, dans une brutale dépossession, rendent chacun à soi-même.

Le fantôme de Mariette ne cesse de revenir hanter ses nuits sans sommeil. Et de n’avoir su, alors qu’ils existaient ensemble dans le temps humain, s’adresser de vive voix à cette femme dévouée qui le considérait comme son fils, rend l’adulte interdit devant le visage sans visage de la servante qui revient :

Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?

Le promeneur et ses fantômes

Le crépuscule parisien me semble ainsi dessiner une configuration poétique de cette scène psychique où Baudelaire convoque les fantômes de sa douleur originaire, et tente de ranimer des femmes mortes dont l’apparence spectrale montre, spectaculairement, le remords d’une vie dissipée sans amour.

Parmi tous les tableaux des Fleurs du Mal, je voudrais dire - en assumant, bien sûr, les risques d’une interprétation aussi personnelle - que Je n’ai pas oublié et La Servante au grand cœur m’ont toujours paru donner à voir les images du déchirant désir de Baudelaire pour Paris.

Tableau funèbre, que ce paysage familier vu par une fenêtre de Neuilly, avec ses deux statues dans le jardin :

Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe,
Qui, derrière la vitre où se brisait sa gerbe,
Semblait, grand œil ouvert dans le ciel curieux,
Contempler nos dîners longs et silencieux,
Répandant largement ses beaux reflets de cierge
Sur la nappe frugale et les rideaux de serge.

Il me semble remarquable que ce travail poétique précède l’intuition freudienne selon laquelle « le sentiment d’étrangeté » correspondrait à « une régression à des époques où le moi n’était pas encore nettement délimité par rapport au monde extérieur et à autrui ». Le sujet baudelairien s’éprouve significativement incapable de se penser sans intégrer à sa représentation de soi les fantômes qui, dans une mémoire hantée, signifient, et presque sur le mode du fantastique, ses remords et ses regrets les plus incurables.

Pour bien entendre ce que Baudelaire nous dit dans La Servante au grand cœur, peut-être faut-il prendre conscience que, comme une étude psychanalytique en a récemment posé l’hypothèse, le fantôme « est la représentation extérieure du drame intérieur du visité, figurant tout à coup un refoulé, une culpabilité, une angoisse auparavant sans représentation, impensée ».

Le fantôme - « figurant d’un invisible interne ». Dans « l’horreur » baudelairienne du « domicile », j’entends, pour ma part, cet effroi des maisons hantées par les mauvais rêves de ceux que leurs souvenirs empêchent de dormir...

Et déménager - plus de quarante fois ! - comme le fit cette âme en peine, peut-être, était-ce chercher une chambre où demeurer enfin en repos, à l’abri de ces obsessions qui peuplent de chimères la vie dite réelle ?

Peut-être de n’avoir pu oublier une veuve et une servante, autrefois, dans la « blanche maison » de l’enfance, dans cette maison - et quelle inguérissable nostalgie dans ces deux adjectifs ! - « petite mais tranquille », peut-être de s’être constamment souvenu du moment endeuillé d’une enfance trop tôt privée de père, Baudelaire se trouva-t-il incapable de fonder ce « foyer » dont nous l’avons vu regretter « la douceur »; ce foyer où deux êtres accordés au battement même de la finitude auraient dîné dans une vie capable de poésie.

Mais Baudelaire se découvre - au seuil du Spleen de Paris comme à la fin des Tableaux parisiens - irrémédiablement étranger à cette vie où manger sa soupe n’empêcherait pas un sujet, profondément réconforté par l’amour, de regarder « les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages ! » (I, 277)

Pareille réconciliation avec soi par la médiation d’autrui ne fut pas accordée à Charles Baudelaire, malgré, nous le savons, ces tardives prières où Mariette tient lieu d’intercesseur entre le poète et la grâce. La mémoire de Baudelaire fut cette chambre hantée où les figures de l’origine terrifiaient l’écrivain des Fleurs du Mal et du Spleen de Paris par le spectacle de leurs faces décharnées.

Yves Bonnefoy a bien montré comment, quand Baudelaire « s’alarme en somme, de ce qu’il estime sa paresse » affective, il songe encore à cette « servante au grand cœur » et confesse « sa crainte, des nuits, qu’elle ne quitte sa tombe depuis longtemps dépourvue de fleurs pour lui reprocher son oubli ».

Et déménager sans cesse, loin de le protéger de ces terribles retours de ce que la psychanalyse nomme, comme on sait, « le refoulé » ne fit, au contraire, que multiplier de façon panique ces revenants qui rendaient impossible au poète toute intimité, tant avec lui-même, qu’avec la ville au voisinage de laquelle son enfance avait connu un drame dont, significativement, il transcrit le scénario mélancolique dans sa poésie en vers comme dans sa prose en poème.

Cette impossible intimité fait l’exil sans retour d’un poète qui, par une sorte de fidélité désespérée à l’enfance, s’est lui-même condamné à vivre dans une « fourmillante cité, cité pleine de rêves / Où le spectre en plein jour raccroche le passant » (I, 87).

Ce promeneur qui s’entretient avec ses fantômes, peut-être - et depuis, précisément, l’interminable errance de Baudelaire dans Paris - n’avons nous plus d’autre image du poète moderne ?

Avec Baudelaire - avec, aussi bien, Nerval, cet autre marcheur dans le labyrinthe de mémoire - s’invente un romantisme véritablement français _ celui dont, entre hantise et réalité, ne cesse de parler, toute auréole tombée dans la boue, un sujet « épouvanté » qui, tournant « le dos au cortège infernal », rentre chez lui « blessé par le mystère et par l’absurdité » (I, 88).

Yves Charnet
L’Année Baudelaire (Baudelaire, Paris, l’Allégorie, sous la direction de Jean-Paul Avice et Claude Pichois), Klincksieck, n°1, 1995