Jacques Bertin

La tristesse émerveillée

Chanter en vérité est un autre souffle, Un souffle autour de rien, un vol de Dieu, un vent. (Rilke).

Longtemps, longtemps il aura chanté debout pour que les hommes vivent debout. Les pieds dans la neige, la tête dans les étoiles. De Besançon à Santiago, des fleuves impassibles aux lampes en huile en chacun de nous.
Maintenant il chante assis, non que la bourrasque du temps l’ait emporté ou aigri, mais pour mieux faire élever sa voix, respirer large, reposer son corps. Le temps lance en creusant les fossés de la solitude, en éloignant les lucioles, mais la flamme est là.

Et Bertin, honneur de la chanson française, chante toujours aussi haut. Malgré une chaude alerte sur sa santé au Québec lui montrant le fil ténu de la vie, il résiste au temps des imbéciles, à la vie qui plante une lance dans les flancs avec sa superficialité et son manque de valeurs. La France semble devenue un vaste préau d’écoles pour citoyens impubères et "la positive attitude" montre l’immense mépris pour les hommes qui régit ces jours de maintenant. Le mal de terre s’échange contre le mal de tête. La peur du chant et donc de l’enchantement
cantonne la chanson dans le divertissement, oubliant ses pouvoirs magiques.

Loin des chanteurs domestiques qui mangent dans la main médiocre de la vanité, Jacques continue son chant essentiel et fraternel. Face aux autoroutes du binaire et des musiques «inactuelles», ses longs chemins donnent une ombre fraîche, une eau vive, une écharpe de mémoire. Devant le massacre de la chanson française perpétré dans les années quatre-vingt par la gauche au pouvoir, avec Jack Lang en bourreau à talons hauts la chanson s’est perdue. Devant le mépris distingué de l’élite face à la chanson, il ne restait que l’oubli, la résignation ou la résistance. Bertin est toujours debout. Il a survécu à la débâcle. Il ne se rend pas !
« L’homme survit, voyez, debout, plus beau de désespoir humain ! » (Forteresse)
Cœur troué, il a chanté, il chante encore et dans l’avenir on entend ses paroles.

Les chansons de Jacques Bertin travaillent pour lui, très lentement. N’attendons pas pour lui faire place, pour le reconnaître, car les rossignols meurent souvent le cœur gelé.

« Je ne sais où, je ne sais où, dans quelle enfance
ou dans quelle nuit de quel futur j’entendis
ou dans quel continent perdu de l’espérance
cette voix murmurant dans l’entrée.
Tout est dit » (l’essentiel)

Non tout n’aura pas été vain, il nous aura été donné de recevoir les chansons de Jacques Bertin, nous avons moins froids.

Certes l’époque ne se veut pas tragique, elle l’est pourtant par trop de blessures. Ceux qui osent chanter à hauteur d’homme sont accueillis par un silence gêné. Sommes-nous devenus si peu présents au monde que la chanson pure nous effraie, que des mots simples à nous brûler du dedans soient vite oubliés. Quand cesserons-nous de fuir vers le divertissement futile ?
Honte pour ces «chanteurs-promotion» qui ne savent pas aligner deux rêves et un accord, et encombrent inutilement les couloirs de notre mémoire.

Jacques lui revient du bout des «blessures sous la mer» qui ne se referment toujours pas. Seul avec le chant des peupliers, il nous parle de nous, de nos amours qui tremblent ou qui saignent, de la vie difficile qui fait nos cœurs plus vastes.
"Bon de la bonté des faibles", Jacques a écrit d’immenses textes, des chants obstinés qui passeront par-dessus les âmes lavables et amovibles, mais toucheront les autres : ceux qui savent, ceux qui se reconnaissent en Bertin leur semblable, leur frère.

Avec un détachement apparemment quasi aristocratique, Bertin regarde l’écume de ces vanités, mais le cœur saigne. Car il ne faut par confondre l’exigence et la ferveur avec le dédain. Et Bertin a appris de par la vie, de par son père maçon, le juste travail artisanal sans cesse à polir et repolir mots et musique.

Dans le disque « La jeune fille blonde » il est dit « J’écris dans le ciel et vous n’y lirez rien ».

Grand Jacques tu te trompes nous lisons en tes chansons comme en nous enfin. Nous regardons les années mortes qui veulent sortir du miroir et les voiliers qui y retournent. Les femmes aimées sont là, couchées en chien de fusil, elles ne tombent plus juste dans nos dedans, elles sont autour de nous. Nous voici enfin rassemblés sur le quai des fumées, nous nous regardons partir les uns après les autres. Le cercle ne doit pas se briser avant nous, nous sommes nos clôtures, nous sommes nos chutes. Nous les simples nous confondons la douleur et la vie. Nous laissons nos amours pauvres jaunir entre des pages non vécues. Les oiseaux de passage qui nichaient en nous s’échouent un peu partout.

Tout cela passe ainsi dans les chansons de Jacques Bertin. On se demandera seulement pourquoi les hommes ne gèlent qu’à partir du cœur, puis on ne demandera rien. Jusqu’à la stupeur, la stupeur du silence. Mais Bertin nous oblige à reposer cette question sans cesse, et il nous enjoint ne pas se taire. Réveillez-vous ! souvenez-vous ! l’eau attend le feu, nous dit-il.

Jacques, si proche de Cadou par sa limpidité, sa ferveur, son approche tout à la fois immédiate et complexe de la vie qui va. Avec aussi un sens du tragique de la vie et des domaines de la douleur qui lui est particulier. Jacques Bertin a fait sienne cette fière phrase d’homme :Le tragique de la vie n’est pas que l’on meurt, mais que l’on meurt volé.Et Jacques lutte jour à jour dans ses chansons contre cette dépossession. Les poèmes et les chansons sont des fragments d’existence, des choses usuelles de nos vies, « usuelles comme le ciel qui nous déborde » et toujours selon Cadou :
« Amis, plein de rumeurs, où êtes-vous ce soir ? Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ? Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi
crieurs de journaux intimes seuls prophètes Seuls amis en ce monde et ailleurs !»

Jacques Bertin est un de ces crieurs de journaux intimes. Dans Blessure sous la mer à Hôtel du grand retour, et La jeune fille blonde, No surrender ses derniers disques, il sait des trahisons les mystères, et des amours les miroirs ternis, du temps l’usure et surtout cette vieillesse qui nous perd au creux de la vie.
Jacques Bertin est l’incarnation même du pouvoir du chant et il sait descendre au fond des ténèbres pour trouver l’espoir.
« Je suis l’âme de tout le monde et je suis toute
l’âme du monde : la braise qui dans la soute
chante. J’ai transformé le vieux doute en voilier
je suis l’oiseau blessé qui ne tombe jamais » Le pouvoir du chant

L’homme, lui, chemine, vaille que vaille, dans la précarité des choses de la vie, et il n’a pas de trop de l’écharpe nouée des amitiés pour passer l’hiver.
Et ses mains tendues et coupées à la fois, les mouvements d’ombre de ses mots sont bien ceux d’un des rares voyants de la chanson face à la marée binaire du monde. Des textes comme "La femme triste", "L’or pur", L’aube à Cassis, "L’éternité à Denfert", "Une grange", « Dans la mort », et tant d’autres, sont parmi les plus beaux textes d’amour, donc de désamour, de la chanson française. Ses musiques montent doucement de ces mots, et se glissent dans l’haleine des autres.

Ces petites chansons entêtantes, ces petits manèges tristes tournant à jamais dans nos mémoires, finissent par être autant de petits feux, de lampes allumées au bord de la nuit froide et que l’on n’espérait plus. Jacques Berlin, de rage en blessure, de larmes suspendues en musique délivrée, transmue le peu d’amour en des paroles d’amitié pour les autres. Plus que de survivre dans les chansons, Jacques Bertin, chevalier des causes ferventes et belles, aura été avant tout fidèle. On ne lui avait pas donné la parole, il l’a prise au nom des sans voix. Par le chant il a rendu dignité au peuple et à la peupleraie. Il a nommé

« je crois dans le chant et qu’il faut croire dans l’homme
et qu’il faut nommer contre tous, l’homme, l’homme ».

Il chante à hauteur d’homme, à hauteur d’enfance. Pour nous, fraternellement il sait la gravité des mots ; les tressaillements des choses.
Devant les impossibles, il tente toujours l’envol de l’espoir, le sacrifice matinal de l’alouette pour annoncer des aubes improbables, et il attend des renforts illusoires qui ne viendront qu’à l’aube alors que la nuit sera infiniment longue. Les chats craintifs viennent y dormir parfois.

Ce fleuve qui vient de si loin", ces mots nous traversent, pleins d’échos dans les forêts de nos mémoires. Alors que la vérité est plus fragile que les souvenirs, nos jours sont déjà chassés plus loin que les nuages : il est temps d’écouter Bertin. Dans la grange pleure le vent ou notre enfance. Seules les chansons de Jacques savent nous consoler de n’avoir été que nous-mêmes.

Même si l’âge lance, même si la solitude est une mer qui vous noie, Jacques s’accroche à sa légende et dit merci à cette chienne de vie.
Cette vie comme un cheval perdu dans nos têtes et qui ne trouve plus le ciel et encore moins la prairie, cette vie qui nous laissera inconnu et fidèle, toujours fidèle.
Fidélité à l’enfance, à la mémoire des parents déjà dans le froid, fidélité aux amours ferventes et trahies.
« Ah comme j’ai chanté j’ai chanté j’ai chanté
je vous aimais je vous aimais je vous aimais ! »

Ses chansons saignent encore doucement et, comme au premier matin, elles nous atteignent au profond de nous-mêmes, mélanges de goût d’enfance et de douleurs d’homme.
La poésie c’est sortir de soi-même et des mots, pour y faire entrer les autres, souvent les chansons de Jacques Berlin deviennent cette évidence intime qui nous manquait.
Jacques Bertin a aussi dû répondre à la question essentielle des chanteurs aux yeux ouverts :
Que faire quand les grands élans qui nous ont portés ont disparu ?
Certains choisissent le silence ou les bluettes, Jacques n’a pas eu à choisir, la vie l’a fait pour lui. Au fil du sang, dans les cailloux des larmes figées, une chanson sans fin monte vers nous, loin des eaux plates de la tristesse, des chemins d’herbe des amours mortes - une chanson d’homme, avec le temps qui frappe aux tempes, et cet espoir qui palpite encore.

Jacques Bertin, nous accueille sous la grange de ses chansons. Bien sûr il y a des trous au toit par où passent les pluies des sentiments, mais les mots palpitent toujours. Et devant les chansons ferventes de Jacques, à nous de faire silence aux bruits du monde, d’allumer un fanal au fond de soi pour accueillir dignement un ami.

Milosz : écrit : Ce sera tout à fait comme dans cette vie, les gens se réjouiront d’être là, qui ne se sont jamais connus et qui ne savent les uns des autres que ceci : il faudra aller ensuite dans la nuit, sans amour et sans lampe.Nous nous rencontrerons comme jadis, pour entendre Jacques et son chant profond, profond. Demain il faudra recompter les fontaines et les enfants enfuis, maintenant il faut écouter Jacques.

L’amour qui fait ce qu’il peut, le vide rongeant l’être, les feux et les flammes mal entretenus mais aussi l’aube et l’homme voici quelques-uns des thèmes des chansons. Les absents se pressent sur les chemins de l’absence, ils coupent au travers des vergers. La tête se vide par un petit trou d’enfance.

« J’aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons», oui mais ces chansons sont notre chair. D’ailleurs le nouveau combat de Jacques Bertin est pour la défense du patrimoine de la chanson française. Il dénombre un bon millier de chefs-d’œuvre dignes de figurer au répertoire national, aussi Jacques Bertin a créé un atelier d’apprentissage et de réflexion sur la chanson, à partir de l’interprétation des chefs-d’œuvre passés.

« Nous avons été fidèles et nous avons vécu tellement ardemment» dit Jacques, et ses chansons y auront été pour beaucoup.

L’amitié et la ferveur s’appellent encore Jacques Bertin et ses chansons entrent par toutes les portes de nos rêves d’homme. La pauvre écharpe de notre écoute ne changera pas le cours des choses mais au moins, le temps d’un feu de bois, que la chanson nous redonne courage et espérance même si la vie nous a souvent volés.

Jacques ce soir, le repas sera servi, nous ne pouvons pas nous manquer.
Chez nous dans l’autre monde une lumière est encore allumée. Voilà les premières étoiles vont s’allumer dans la première nuit du monde. La première neige va tomber sur l’aube de l’enfance :

Laissez une fenêtre ouverte à votre maison entre la voie ferrée et la rivière
Je vous entends, j’entends les bruits du repas, votre enfant,
Je vous entends murmurer dans votre premier sommeil,
Je viendrai tout à l’heure rôder dans la cour, les chiens seront calmes
Ils viendront à mes pieds
Vos rêves passent avec des mots épars ils s’en vont dans la rivière escortée de flambeaux
je veillerai sur vous dans la pelisse de la nuit et le museau des chiens
Au premier bruit de l’aube, je partirai
Vous pousserez le volet, vous ne saurez jamais que j’étais si près de vous
. (Jacques Bertin).

Gil Pressnitzer

Textes de Jacques Bertin

Il est beaucoup de textes superbes de Bertin, grand poète selon moi, ils se trouvent pour la plupart dans le livre Plein Chant, Pleine page et dans Blessé seulement.Seuls cinq sont ici cités car ils sont inscrits sur nos écorces, à l’intérieur de nous-mêmes.

Le soir

Ne t’en fais pas pour l’ombre ni pour la patience
Elles progresseront ensemble avec le temps
Ni l’or à quoi le beau soir dénudé ressemble
Et qui semble parfumer le pays d’encens

Ne t’en fais pas. Tout vient à son temps, à son heure
L’oubli viendra, comme un messager des lointains
Ailleurs s’étrangle à nouveau le cor du sonneur
Annonçant des rémissions proches. Tout est vain

Tout est vain : on ne voit plus, qui blessaient les vignes
Ces routes tracées dans la chair vive au couteau
Juste une buée montant des souffrances, on devine
Mourant, les formes féminines des coteaux

Avec le temps, les trahisons, les espérances
Qu’en reste-t-il ? Le parc oblique vers la nuit
Rentre, serrant sous ta veste ton peu de science
Tout vient à son heure, et le pardon de la pluie

Tout fut-il donc dépensé pour rien ? Tu protestes
L’escalier geint. Ce soir, personne ne t’attend
Dans le noir tu parcours ta galerie de gestes
Le fardier d’insomnie s’ébranle pour cent ans

Ne t’en fais pas. Toute chose à la fin fait cendres
Même l’oiseau dont les braises brillent encore
Et, dans la nuit sans oubli où tu vas descendre
Son aile implorante frémit, dans le décor

Les biefs

Le soir
Quand vous basculez dans le ciel
Vers votre aventure nocturne
Je voudrais retenir qui j’aime

Il est trop tard
Les biefs sont fermés
Serai-je aussi seul avec le chant des peupliers
Quand il n’y aura plus personne sur la terre ?

Le soir
Quand vous basculez dans le ciel
- Espoir ourlé de ses chagrins -
Je vous dessine de la main

Les biefs du cœur
Ne sont qu’assoupis
Le chant des arbres, c’est la vie qui nous tient réunis
Je suis partout, veillant sur vous, sur cette terre

Le soir
Quand vous basculez dans le ciel
Le front brûlé au lendemain
Je suis l’air et le vent dormant
Les biefs du cœur
Tremblent jusqu’au matin
Il me suffit que vous me sachiez attentif dans l’ombre
Je ne suis jamais seul. Vous ne m’oubliez pas

Le rêveur

J’étais l’enfant qui courait moins vite
J’étais l’enfant qui se croyait moins beau
Je vivais déjà dans les pages vides
où je cherchais des sources d’eaux

J’étais celui à l’épaule d’une ombre
qui s’appuyait, qu’on retrouvait dormant
Je connaissais les voix qui, dans les Dombes,
nidifient sous les mille étangs

Je fus plus tard l’adolescent qu’on moque
au regard vain dans la ville égaré
l’homme qui campe à l’écart de l’époque
tisonnant ses doutes pour s’y chauffer

Je suis monté au lac des solitudes
dans l’écrin gris des charmes sans raison
où de vieux airs palpitaient sous la lune
J’aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons

La note basse des monts, les absences
les émeraudes du val interdit
toutes les belles ruines du silence
tout ce qui ne sera pas dit !

Si jamais tu t’accroches à ma légende
il faut que tu t’en remettes à mon mal
Ne trahis pas, vois la plaie où s’épanche
tout un monde animal

L’enfant muet s’est réfugié dans l’homme
Il écoute la pluie sur les toits bleus
Les cœurs sont effondrés, le clocher sonne
Que faire sans toi quand il pleut ?

Ma vie ne fut que cet échec du rêve
Je ne brûle plus, non : ce sont mes liens
Les sabots des armées m’ont piétiné sans trêve
J’écris dans le ciel vide et vous n’y lirez rien

Paroisse

Des femmes sont assises dans l’hiver
Le long de la radio, sur un dernier travail
C’est tard la nuit, il est déjà dans les dix heures
Depuis longtemps dorment dans les chambres glacées
Des enfants protégés du mal par un signe de croix
Des femmes sont assises dans l’hiver. Il fait grand froid.

A la gare on attend encore le train de Combourg et Dol
Dans la prairie les gitans guettent le sommeil des chevaux
Ils ont plié le cirque dérisoire et ils s’en vont. Demain
Les maçons ne travailleront pas sans doute à cause du gel
Demain il y a messe pour la jeune fille qui est en deuil
De Nantes vient le givre avec ses cuivres. Il fait grand froid.

Paroisse de l’année soixante. O périphérie de la paix
Femme posée comme une lampe à huile dans le silence
Rassemble dans cet écrin-là tous tes enfants. Emporte-les
Vers le bon dieu et qu’on ne nous sépare pas
Demande-lui si c’est bien demain que le payeur passe
Et quand va-t-on enfin goudronner la rue. Tu as froid.

Tu fermes la radio. Tu montes en faisant attention
Vers un endroit que je t’ai préparé dans ma mémoire
Et qui s’est détaché de moi pour vivre, comme une chanson
Où tu es bien parce qu’on ne nous séparera pas.

La nuit on ne peut…

La nuit on ne peut vraiment plus échapper
On rentre dans une grange à la charpente
Inquiétante comme l’éternité

Les amis d’enfance dorment dans le foin,
Quelquefois l’un d’eux s’éveille
Et me regarde, et se rendort.

Il y a de très jeunes filles, dont je suis éperdument
Amoureux
Un peu de leur neige sur mon épaule est restée
Il y a si longtemps et la neige est restée
La nuit on ne peut vraiment plus échapper...

Je sors en douce de ma vie par la porte du fond
Ou êtes-vous, ou êtes-vous, la nuit vous découvre et vous couvre ou êtes-vous
Est-ce que vous me cherchez aussi, dites si nous allions,
Comme autrefois dormir dans des décors de hasard avec de bons feux d’odeurs
Est-ce qu’on nous permettrait d’y mourir
Enfant perdu, enfant puni, est ce que vous rodez autour du parc interdit
Où le jour et la nuit Dieu vous accueille juste pour vous donner l’avant-goût du retour


Cheval perdu

On ne sait pas fermer les bras quand il faudraitSerrer les poings, donner des coups, mourir à l’heureOn perd le nord comme son mouchoir.

Le bonheurOn ne sait pas lui mettre son licol au cou comme on devrait

A peine l’a-t-on monté, il nous jette à terreEntendez-vous ce galop, ce cheval perdu
C’est dans un village isolé la nuit l’hiverLongtemps après je parais au bout de la rue

Ce galop martelant dans les hauts du théâtreJe le conjure en lui destinant des chansonsIci j’ai créé dans les gravats et les plâtres
Un lac de douceur où se reflète ton nom

Un jour tu viens, les flancs blancs, perdue d’abandon
Manger nos rêves séchés au creux de mes mains
Puis je t’enserre dans mes bras qui font une archeTout est pardon

Nous descendons les marches de nos lendemains.

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