Artemoff à la Galerie Moulins
Georges Artemoff (Ouroupinskaïa, Russie 1892 - Revel, Haute-Garonne 1965)
Georges Calistratovitch Artemoff naît en 1892 à Ouroupinskdia, petite ville du Don en Russie du Sud; il est élevé dans un milieu cultivé qui éveille son sens artistique. Elève à l’Ecole des Cadets Alexandre Ill, il en gardera une empreinte cosaque.
En 1906, il est inscrit en classe de peinture à Rostov sur le Don, puis en 1909 à l’Ecole de peinture, sculpture et architecture de Moscou, dans lac lasse de Korovine, où il se lie avec Maïakovski et Pimenoff. L’obtention d’une bourse lui permet de se rendre à Paris en 1913 ; son ami Zadkine, à la Cité Falguière, lui ouvre les portes de la diaspora artistique et il se lie alors avec Modigliani, Soutine, Kikoïne, Krémègne, Juan Gris...
Esprit libre et indépendant, il refuse les offres de contrat de Kahnweiler, tenant par-dessus tout à sa liberté de création. Engagé volontaire en 1914, blessé en1915, il retourne après ses soins en Russie, devient officier de liaison dans l’armée blanche puis est évacué à Constantinople ; il y rencontre Lydia Nicanorova qu’il épouse en 1927.
Les années 20 et 30 voient l’épanouissement de ce couple d’artistes résidant à Paris, séjournant en Corse, exposant souvent ensemble; Lydia ses aquarelles, Georges ses sculptures et parfois ses tableaux. Lydia meurt en 1938, la guerre éclate peu après; une amie du couple, Jeanne Astre, artiste elle aussi, recueille Georges à Castelnaudary, en zone libre.
C’est dans cette région qu’ils se marient et s’installent, à Sorèze d’abord puis à Revel; il s’éteint en 1965.
Selon son épouse, Jeanne Astre : « Ce temps de la Grande Chaumière, entre 1920 et 1935, fut Pour Georges l’âge d’or du dessin.
Quelques minutes suffisaient à tracer un de ces dessins relevés de sépia ou de sanguine qui font l’admiration de ceux-là même qui n’aiment pas sa peinture ».
Les années de l’entre-deux-guerres, entre Montparnasse et la Ruche, sont pour Artemoff une période de grande créativité dans le domaine de la sculpture ; il réalise des tailles directes de bois et des panneaux qu’il vend avec succès aux Etats-Unis ; il obtient diverses récompenses officielles dont une médaille d’or pour l’ensemble de ses panneaux lors de l’Exposition Coloniale de 1937. Or, le dessin tient une place primordiale dans la réalisation d’une sculpture, il est la première idée, le germe, ce qui permet au ciseau de trancher la matière avec plus de sérénité. Le thème des amazones, et des femmes en général, adonné lieu chez Artemoff à de nombreuses interprétations. Notre feuille est particulière en cela qu’elle mêle sanguine et fusain sur un trait de plume; le travail d’estompe, large, généreux, est souligné par un trait d’encre précis et délicat qui donne un équilibre puissant.
On y comprend le dessin du sculpteur et sa vision du relief, ce que l’artiste exprimait dans un propos du 18 novembre 1962 :
« J’ai toujours travaillé seul, dans un isolement assez farouche. Ce que je voulais avant tout, c’était avoir un dessin très fort ».
Établi en Haute-Garonne après son remariage, Artemoff délaisse la sculpture pour se consacrer presque exclusivement à la peinture, pendant les vingt années qui lui restent à vivre.
Rappel biographique
Georges Artemoff (1892 - 1965)
« J’ai toujours travaillé seul,
dans un isolement assez farouche.
Ce que je voulais avant tout,
c’était avoir un dessin très fort. »
1892- Naissance de Georges Artemoff à Ouroupinskaïa, ville du Don, en Russie, d’un père médecin militaire et d’une mère officier de santé. Son éducation cosaque est tempérée par un environnement familial cultivé qui éveille son sens artistique. D’abord élève à l’Ecole des Cadets Alexandre Ill, il intègre ’Ecole des Beaux-Arts de Rostov sur le Don en 1906.
1908- Bourse d’études pour l’Ecole de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou. Elève de Konstantin Korovine, il tisse de solides liens d’amitiés avec Serge Pimenoif et Vladimir Maïakovski.
1913- Obtention d’une autre bourse pour Paris, où il arrive en décembre ; il est accueilli par son ami Ossip Zadkine à la cité Falguière ; il vit alors dans la diaspora artistique de Montparnasse, se liant à Modigliani, Soutine, Kikoïne, Pascin, Juan Gris Esprit libre et indépendant, il refuse les offres de contrat de Kahnweiler, tenant par-dessus tout à sa liberté de création.
1914- II s’engage dans la Légion étrangère, est blessé en 1915, décoré en 1916, et réformé.
1917- Retour en Russie où il devient officier de liaison dans l’armée blanche. Il est évacué vers Constantinople en 1920; il y rencontre Lydia Nicanorova.
1922- Retour à Paris où Lydia ne tarde pas à le rejoindre; ils s’installent à la Ruche et se marient en 1927. II fréquente l’Atelier de la Grande Chaumière, travaille à des décors, dont celui du célèbre Caveau Caucasien. Ces années de l’entre-deux-guerres représentent pour Artemoif l’âge d’or du dessin.
1924- premier séjour en Corse. Georges et Lydia font partie de l’Union des peintres russes en France; ils exposent souvent ensemble, elle ses aquarelles, lui ses panneaux sculptés qu’il vend aux Etats-Unis, ce qui leur assure un certain confort.
1937- Artemoff obtient la médaille d’or pour l’ensemble de ses panneaux à L’Exposition Coloniale.
1938- Mort de Lydia des suites d’un cancer. La guerre éclate, et Georges se réfugie alors dans le sud-ouest près de Jeanne Astre, une artiste amie de longue date du couple, qu’il épouse en 1942. Après quelques mois à Najac, dans l’Aveyron, ils s’installent à Sorèze, dans le Tarn, où naîtra leur fille Marie. Abandonnant la sculpture, il se consacre entièrement au dessin et à la peinture.
1952- La famille Artemoff s’installe à Revel; Georges expose régulièrement à Toulouse et dans la région ; il vit paisiblement, comme il l’avait toujours souhaité, près de la nature dans ce petit coin charmant de la Montagne Noire. Il s’éteint en 1965.
Galerie MOULINS 4 rue du Rempart-Saint-Étienne 31000 Toulouse